Journal de quarantaine 3
Par Arno le dimanche 3 janvier 2021, 20:23 - Plus belge la vie - Lien permanent
Avouons-le : ce n’est pas si désagréable que ça, cette quarantaine. Claquemuré avec mon fauteuil, mes bouquins, de la musique plein les oreilles et pléthore de films et de séries, je serais malvenu de me plaindre.
Cet après-midi, j’en ai profité pour lire un court roman de Dimitri Verhulst, un auteur néerlandophone que je ne connaissais pas, mais qui m’a l’air éminemment fréquentable. J’ai à la fois ri et grincé entre les pages de L’Entrée du Christ à Bruxelles ; ce qui tombe bien, puisque c’était visiblement le but de ce gars, qui semble aimer fort son pays surréaliste et sa ville aux mille facettes. Et comme il aime fort, j’aime mieux vous prévenir, il châtie velu. Il y a une ironie aigre-douce et lucide, dans cette fable en 14 stations (comme celles du chemin de Croix), une sorte de pessimisme hilare qui a éclairé ma journée. Ça m’a donné envie de lire son roman autobiographique, De helaasheid der dingen (littéralement : “la tristesse des choses”, que l’éditeur français a rebaptisé La merditude des choses. Un titre drôlement prometteur, si vous voulez mon avis.)
En revanche, il va falloir que je mette le turbo sur mon apprentissage encore bredouillant du néerlandais, si je veux apprécier à sa juste valeur le reste de l’œuvre de Verhulst… Laquelle est pour l’essentiel non-traduite dans la langue majoritaire de la ville où il vit… Étrange pays, quand même…
À propos de surréalisme, ma terre natale semble bien décidée à rattraper ma terre d’adoption dans sa course effrénée au grand n’importe quoi en matière de chose publique. Aujourd’hui, Olivier Véran, ci-devant ministre hexagonal de la santé, annonce qu’il va tirer au sort 35 citoyen·ne·s innocent·e·s afin de se constituer un panel chargé de lui indiquer la stratégie à prendre en terme de vaccination. Après la politique du doigt mouillé puis la politique des groupes d’experts, voilà que la Frônce du monarque en marche se lance à corps perdu dans la politique du Café du Commerce. “Dis donc Oliv’, tu nous remets la p’tite sœur ? Et la tournée du patron, c’est pour aujourd’hui ou bien elle est coincée avec les stocks de vaccins ?”
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